Une histoire ordinaire
2024
PREFACE
J’ai rencontré A. en février 2009, par l’intermédiaire d’une amie. J’ai dû vérifier dans mes emails tant tout cela semble confus à présent.
La fin ? Oui car ce genre d’histoire a toujours une fin. Elle est inscrite dès le départ. Gare de Lyon, le quai, Octobre 2013. « Voilà, avec toi je ne veux plus ».
Il a prononcé ces mots, m’a serrée dans ses bras, contre son pull de laine gris, et il est parti dans sa Clio grise sous un ciel gris.
Une histoire ordinaire.
Quand l’autre part, que reste-t-il ?
A la fin d’une relation il ne s’agit pas tant de ce qui n’est plus, ce qui a disparu mais plutôt de ce qu’il reste.
Ce qu’il reste de cette histoire en moi, ce sont des fragments de mémoire, des souvenirs collés les uns aux autres. Comme des strates géologiques empilées les unes sur les autres, traces d’un autre temps que l’on ne pourrait reconstituer exactement.
Ce qu’il reste n’a plus de rapport avec la réalité. La réalité est ancrée dans le temps présent. Ce qu’il reste forme une autre réalité qui n’appartient qu’à moi.
La rupture est une déchirure. Chacun ne redevient pas la part entière qu’il était avant. Elle renvoie à d’autres déchirures, à ce qui est perdu, à l’enfance. « La fêlure intime n’était-elle pas là depuis le début, prête à se propager et à faire éclater l’unité en moi. » Claire Marin, dans Rupture(s).
La rupture interroge sur ce que nous sommes ou sur ce que nous croyions être. Pour accepter le départ de l’autre, être seul, il faut se défaire de l’enfant blessé en soi, guérir ses blessures du passé.
Se dépouiller, supporter l’angoisse du vide pour se définir par soi-même.
Rompre avec une personne est le départ d’un recommencement plus général.
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